Opinions

Quelques billets d’humeur !


L’événementiel responsable, aussi…

23 janvier 2025

Tous les évènements sont concernés par la réduction de ses impacts environnementaux. Une première analyse des enjeux et objectifs de l’événementiel responsable permet d’identifier les avantages d’une telle démarche. La notion d’événement comporte de multiples facettes :

  • le type de manifestation : forum, festival, événement sportif, lancement de produit, congrès, convention interne, exposition…,
  • les publics : consommateurs, usagers, clients, distributeurs, fournisseurs, salariés, mais aussi riverains…,
  • les objectifs de communication : informer, fédérer, surprendre, séduire, convaincre…,

Plus qu’un média de communication, l’événementiel accompagne les entreprises, les communautés d’acteurs et les territoires dans leur développement, leur socialisation et leur attractivité. Pour autant, cet incontournable fédérateur doit être acceptable par ses participants et la société, notamment du fait de l’impact environnemental du rassemblement. Car organiser un événement responsable va bien au-delà du tri et de la gestion des déchets et apporte de nombreux atouts :

  • en termes d’image : le public se déplace plus volontiers sur une manifestation propre, engagée, respectueuse et responsable,
  • en termes de service au public : gobelets réutilisables, restauration de qualité avec produits locaux, site propre…,
  • en termes d’organisation, qui sera plus bénéfique par l’amélioration de l’existant pour le rendre plus efficace,
  • en termes de valorisation auprès des participants …mais aussi des partenaires financiers.

Initier ce type de démarche permet aussi d’ouvrir vers de nouveaux réseaux et de travailler en partenariat avec des producteurs locaux, des services publics (collecte de déchets, prêt de matériel…), mais également des structures angagés dans la même démarche.

Il y a donc beaucoup à gagner en agissant pour limiter ces impacts. Le seul transport des personnes et la logistique pèsent près de 80% de l’impact carbone d’un événement… En moyenne, une manifestation qui rassemble 1 000 personnes peut consommer :

  • 100 kg de papier, soient 2 arbres, 30 000 litres d’eau,
  • 200 KWh d’énergie, soient 3 ans d’éclairage avec une ampoule économique de 15W,
  • 500 kg de déchets soit environ la production d’un français en un an,

Action, donc.

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Casser les silos pour booster les énergies

9 décembre 2024

Beaucoup d’entreprises sont encore organisées en silos, composées d’entités qui se focalisent beaucoup plus sur leurs objectifs propres que sur l’organisation dans son ensemble. Si elles ont eu leur heure de gloire, ces organisations ne sont plus pertinentes dans nos environnements complexes actuels.

Les silos résultent de choix historiques d’organisation. Ils ont permis de dédier des équipes à des enjeux d’excellence dans un métier ou de succès sur un marché. Ils ont favorisé la responsabilisation et l’implication des salariés, parce qu’un silo répond aussi au besoin humain d’appartenance à une tribu dont on partage les codes et les objectifs. Mais cette autonomie s’accompagne trop souvent d’un important cloisonnement. L’information circule peu au-delà des frontières du silo. Les équipes ne savent pas travailler transversalement, quand elles n’agissent pas en rivales… . Ce qui freine la capacité de regrouper les énergies pour innover et dépasser les limites, un enjeu essentiel dans des marchés en forte évolution.

Imaginez une équipe de football où les défenseurs, les milieux et les attaquants auraient chacun leur propre entraineur et leur propre ballon, et s’amuseraient entre eux sur le terrain sans jamais construire quelque chose avec les autres composantes de l’équipe… . Alors que l’objectif commun est bien de remonter un ballon des uns vers les autres pour le mettre dans le but de l’adversaire.
Vous voyez ?
C’est çà !

Il est donc temps de casser les silos en conduisant les entités à mettre leurs énergies au service des ambitions partagées. Toutefois, on ne renonce pas aisément au confort et au pouvoir conférés par l’autonomie… . Pour mettre en œuvre ce changement de culture, une forte mobilisation des managers et une totale transparence sont nécessaires pour
– partager une vision commune et une stratégie claire, avec des objectifs qui fixent des priorités communes,
– présenter les projets transversaux et les réflexions “out of the box” en définissant des rôles clairs pour chaque entité,
– faciliter les passerelles entre entités, en favorisant l’établissement de relations interpersonnelles,
– développer les collaborations spontanées en laissant les équipes identifier elles-mêmes comment unir leurs forces,
– mesurer et partager les résultats, sur tous les aspects (KPI partagés et complémentaires).

C’est aussi avec un dispositif de communication interne ad hoc que l’entreprise pourra faire bouger les lignes pour transformer sa culture.

Les silos sont souvent le résultat d’une équipe de direction en conflit.
Or un bon niveau de collaboration au plus haut niveau sur un sujet transversal a toutes les chances d’essaimer dans les niveaux inférieurs.

Les consultants en management de transition ont encore un peu de boulot !

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Agences, Annonceurs. je t’aime. Moi non plus…

19 septembre 2024

Extrait du mail d’un ancien collaborateur free lance qui bossait récemment sur l’événement d’un producteur laitier (X et Y cachent les vrais noms) : “Ils avaient une agence l’an passé pour leur monter ça (X), mais cette année, Y a voulu tout gérer en interne, persuadé que les agences d’event margeaient toutes bcp trop, ….et me voilà !

Dans le cas présent, l’annonceur se prive d’une vraie valeur ajoutée. Et c’est bien dommage.
Car l’agence n’est pas qu’un simple exécutant qui coûte des honoraires… . Elle apporte une fraîcheur dans la réflexion et un regard extérieur. C’est un partenaire qui permet de ne pas réfléchir seul, et contribue fortement à la construction d’un projet. L’agence apporte de la hauteur de vue, via ses expériences croisées sur d’autres secteurs d’activité.

Mais les agences de communication doivent changer leur approche et, pour certaines, ne pas considérer l’annonceur comme étant une vache à lait et/ou un incompétent… .
Les équipes de communicants “annonceur” se sont professionnalisées. Elles ont besoin de travailler avec des vrais professionnels. Le recours à telle ou telle agence prestigieuse n’est pas suffisant. Il s’agit de faire travailler ensemble des femmes et des hommes, complémentaires, …et de préférence compétents.

Cela dit, un annonceur a intérêt à capitaliser sur une agence partenaire, quitte à la façonner année après année, projet après projet, création après création, en lui permettant -recommandant même- de caster des électrons libres autour d’un noyau de permanents solides. 
Car la vraie question est aussi d’ordre économique… . 
Le recours à une agence a du sens dès lors que la politique de rémunération est négociée et clairement définie (le plus souvent, et très logiquement, corrélée à un volume minimum d’activité garanti).
La transparence doit être totale, y compris sur les rémunérations non officielles.
Si oui, l’agence de com peut orchestrer des compétences autour d’un projet, en travaillant main dans la main avec l’équipe de communicants “annonceur”, en allant lui chercher les compétences complémentaires, voire en intégrant les métiers nécessaires, s’il s’agit de métiers long terme. La confiance établie va aussi permettre à l’agence de challenger l’annonceur en l’amenant sur des voies nouvelles, voire en le conduisant vers pistes créatives iconoclastes, permettant une coloration d’image fraiche et innovante pour la marque de l’annonceur.
Dès lors, le DirCom et son équipe apportent la vision de la marque, et l’agence et ses free apportent les compléments métiers spécialistes, dans une transparence totale et une ambition partagée.
Au final, un pari gagnant-gagnant.

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Evoluer vers l’innovation managériale

11 juillet 2024

Le “management 2.0” n’a jamais existé. Et encore moins le “management 1.0” !
Pourtant, on parle aujourd’hui de “management 3.0”.
Une idée de rupture par rapport aux modes de fonctionnement des organisations d’”avant”.

Sans être une baguette magique, le “management 3.0” est potentiellement transposable dans toutes les organisations. Mais il est impossible de décréter son adoption du jour au lendemain de manière unilatérale et uniforme. Avant de faire évoluer une organisation vers l’innovation managériale, il est nécessaire d’actionner 3 clés fondamentales :

1. Développer une relation de confiance en faisant adhérer les collaborateurs au projet d’entreprise, en leur laissant une grande liberté dans la manière d’atteindre les objectifs fixés. Il n’y a donc pas d’autre alternative que de faire confiance aux collaborateurs en leur accordant à la fois autonomie, responsabilités et reconnaissance, en faisant preuve de grande bienveillance, en libérant le droit à l’erreur et prohibant les menaces de recadrage ou de sanction.
Cela impose de passer beaucoup de temps avec les équipes, pour expliquer la stratégie de l’entreprise, mais surtout pour écouter les inquiétudes, répondre aux questions, prendre en compte les suggestions.

2. Décider autrement en transformant les processus de décision, car le management 3.0 repose sur une organisation avant tout transversale et horizontale. Terminés les signes ostentatoires de pouvoir et de hiérarchie. Il faut abandonner le beau et grand bureau cloisonné du dernier étage pour intégrer l’open-space aux côtés des équipes, apprendre à déléguer la prise de décision et d’initiative aux opérationnels.
Cela impose de développer une communication interne totalement transparente et uniforme sur la situation financière et la stratégie de l’entreprise, sans oublier de porter une attention particulière à l’accompagnement des managers et cadres intermédiaires qui sont en première ligne du changement.

3. Cultiver la motivation des salariés, en allant chercher leur engagement, et pas seulement par le levier de la rémunération. De l’ambiance de travail à la polyvalence du poste en passant par la régularité des feedbacks, les facteurs de motivation sont nombreux et divergent d’un collaborateur à un autre. Pour réunir ces facteurs, la première étape est d’abord de bien connaître ses équipes.
Cela impose de faire des points individuels réguliers avec les collaborateurs directs et les inciter à faire de même avec leurs équipes, sans négliger l’importance des feedbacks dans les deux sens.
Autrement dit, il faut libérer la parole et se remettre en question avant de bousculer une organisation. Et à tous les niveaux, passer d’une posture de “chef d’équipe” contrôlant l’activité et les résultats, vers un rôle de facilitateur ou de “coach” interne.

Une révolution pour les entreprises d’”avant”.

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Les 5 bonnes raisons de mesurer l’empreinte carbone de son événement

28 avril 2024

Prérequis à toute stratégie de baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES), la mesure de l’empreinte carbone s’impose dans les consciences, mais aussi dans les actes. L’application de la CSRD devrait par ailleurs accélérer le mouvement.

La mesure et le pilotage de l’empreinte carbone des événements ne sont pas encore entrés dans les usages des donneurs d’ordre qui balaient trop souvent d’un revers de main cette étape perçue comme coûteuse ou compliquée à mettre en œuvre, voire sans intérêt pour une production éphémère. 

Les outils de mesure et de pilotage d’empreinte carbone performants et rigoureux, s’appuyant sur la méthodologie Bilan Carbone, développée par l’ADEME puis par l’Association pour la transition Bas Carbone (ABC), sont désormais facilement accessibles. Dans l’événementiel, des professionnels de la filière ont co-construit des solutions telles que Climeet pour répondre à leurs besoins et usages opérationnels. Certains outils sont accessibles via des EMS, plateformes digitales d’organisation d’événements, à l’instar de Sparkup, Vimeet ou encore Captag qui intègrent Climeet sur leur plateforme.

 La quantification des GES sur l’ensemble du cycle de vie et du périmètre (transport, énergie, restauration etc.) d’un événement, se matérialise par une photographie de l’ensemble de ses postes d’émissions. Suite à la mesure de l’empreinte carbone, il est nécessaire de formuler puis de mettre en oeuvre des actions de réduction qui seront priorisées et pilotées au sein d’une feuille de route globale. Enfin, le financement de projets de capture ou d’évitement de GES, à hauteur des émissions résiduelles, est une juste contribution financière à la neutralité carbone mondiale. 

La mesure et la réduction de l’empreinte carbone peuvent contribuer à créer une expérience immersive et participative. En lançant des défis stimulants, de la réduction des déchets au covoiturage, l’événement se métamorphose en une scène d’engagements actifs. Parallèlement, la mise en œuvre de pratiques durables, telles que la production (stands, scénographie etc.) éco-responsables créent une ambiance positive et mémorable. Ainsi, l’événement devient bien plus qu’une simple rencontre, c’est une aventure collective où la prise de conscience se concrétise. Enfin, puisque les événements sont la vitrine des organisations, fond et forme ne doivent plus être en contradiction.

La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est entré en vigueur le 1er janvier 2024. La directive européenne vise à normaliser le reporting extra-financier et à améliorer la transparence et la pertinence des informations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) publiées par les entreprises. Ces dernières doivent ainsi détailler les impacts climatiques de leurs activités, dont ceux de leurs événements. De plus, le nombre d’entreprises concernées passera de 12 000 à 50 000 sur les 4 prochaines années afin d’intégrer les ETI et PME cotées. En cas de manquement, la CSRD prévoit des sanctions telles que la divulgation publique de l’infraction (name and shame), des sanctions financières ou encore des ordonnances de cessation des activités en infraction. Alors, autant être pionnier dans cette démarche tant qu’il en est encore temps…

Maitriser son empreinte carbone événementiel valorise l’image de l’organisateur à travers son engagement en faveur du climat. Les différents publics, et notamment les collaborateurs internes, y sont sensibles, favorisant ainsi leur attachement aux valeurs de l’entreprise. Cela prévaut également côté agences, les moins engagées sont pénalisées dans leur recrutement de nouveaux talents. Tous impliqués dans un cercle vertueux où chacun prend sa part, là réside également votre survie.

Extraits Gazette des Salons

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